Lampes fluocompactes
Le dimanche 28 décembre 2008 à 19:45 - Lien permanent
Je viens de devoir remplacer une lampe fluocompacte. J'ai profité de l'occasion pour m'intéresser un peu à marché et rechercher une bonne lampe. Ce billet fait d'abord un bilan économique de la lampe précédente, qui a duré 40 mois, puis présente quelques critères de choix.
Bilan de la lampe précédente
Cette lampe éclaire un salon de 17 m². Le modèle précédent était une marque Carrefour de 20 W (équivalente à une lampe incandescence de 100 W). L'éclairage était bon, mais peut-être un peu léger.
La lampe a fonctionné pendant 40 mois. En moyenne, je compte (évaluation basse) une présence de 28 jours par mois, et un allumage de 6 heures par jour (l'appartement est sombre et je suis couche-tard). Cela fait donc au moins 6720 heures de fonctionnement pour cette lampe, ce qui est correct pour une entrée de gamme.
Cette lampe a consommé 134 kWh d'électricité, là où une lampe à incandescence de flux lumineux équivalent (donc 100 W de puissance) aurait consommé 672 kWh. Cela représente 538 kWh d'économies énergétiques, soit environ 59 euros au prix actuel de l'électricité. On voit donc que le surcoût à l'achat d'une lampe fluocompacte (de 8 à 20 euros contre 1 ou 2 euros seulement pour une lampe à incandescence) est largement compensé par les économies en électricité. Sans compter qu'il aurait fallu changer 6 ou 7 fois de lampe à incandescence dans le même temps (la durée de vie moyenne est donnée à 1000 heures)...
Choix d'une nouvelle lampe
À l'occasion du remplacement de la lampe précédente, je voulais essayer d'améliorer l'éclairage de la pièce. J'ai donc analysé cherché les caractéristiques des produits actuels. Force est de constater que les informations ne sont pas toujours très claires. Voici donc quelques repères pour s'y retrouver...
Facteurs importants dans le choix d'une lampe :
- flux lumineux (en lumen) : ma nouvelle lampe fait 1500 lm, ce qui convient très bien à la pièce de 17 m².
- température de couleur (en kelvin) : conditionne l'ambiance de la pièce, chaude ou froide. Plus la température est élevée, plus le rendu des couleurs est froid (tire vers le bleu) ; plus la température est faible, plus le rendu est chaud (tire vers le jaune-rouge). Avec T = 2700 K (« warm white »), on a un rendu à peu près équivalent aux lampes à incandescence. Méfiance, on trouve dans les grandes surfaces des lampes à 4000 K ou 6000 K, dites « lumière du jour » ou « cool white » : cela donne un éclairage très blafard, de type industriel, que personnellement je n'aime pas du tout.
- l'indice de rendu des couleurs (IRC), sous forme d'un nombre compris entre 0 et 1. C'est le rapport entre la largeur totale de la partie « visible » du spectre d'émission de la lampe et la largeur du spectre visible. Il est plus que conseillé d'avoir un IRC supérieur à 0,85. Les lampes à incandescence sont pratiquement à 1 (spectre continu), mais les lampes et tubes fluos ont un spectre discontinu, et leur IRC peine à dépasser 0,9. Avec un mauvais IRC, certaines couleurs ne seront pas visibles, ce qui donnera une atmosphère bizarre à votre pièce.
Avec ces quelques facteurs, il devrait être possible de choisir une lampe : flux à adapter à la pièce, T = 2700 K, IRC ≥ 0,9 si possible. Hélas, il faut compter avec le marketing, et les marquages un peu bizarres que l'on trouve sur les lampes...
Le marquage en trois chiffres
Les fabricants donnent souvent les caractéristiques de leur lampes et tubes fluos en trois chiffres, par exemple « 827 » ou « 940 ». Ce standard de fait se lit de la façon suivante :
- 1er chiffre : première décimale de l'IRC ;
- 2ème et 3ème chiffre : température de couleur, exprimée en centaines de kelvin.
Exemples :
- 827 → 0,8 ≤ IRC < 0,9. T = 2700 K ;
- 940 → 0,9 ≤ IRC < 1. T = 4000 K.
Je conseille donc les « 827 », ou mieux les « 927 » (mais je n'en ai pas trouvé...).
Autre expression de l'IRC
On trouve parfois l'expression de l'IRC sous forme « 1A » ou « 1B ». Il s'agit d'un autre standard de fait peu explicite. Les correspondances sont les suivantes :
Marquage | IRC |
---|---|
1A | 0,9 ≤ IRC < 1 |
1B | 0,8 ≤ IRC < 0,9 |
2 | 0,6 ≤ IRC < 0,8 |
3 | 0,4 ≤ IRC < 0,6 |
Ne prenez donc que des 1B ou mieux, 1A...
Tube ou ampoule ?
Les lampes fluocompactes peuvent être à tube apparent, ou bien ce tube peut être caché dans une ampoule de verre, de même facteur de forme qu'une ampoule à incandescence ou un peu plus grosse, ou encore à l'intérieur d'un globe. Si ces dernières options sont peut-être plus esthétiques, il est bon de savoir que cela fait chuter l'efficacité énergétique (pertes dans l'enveloppe supplémentaire)... À puissance égale, le flux lumineux sera donc inférieur. Lors de la comparaison d'ampoules à température et IRC équivalent, pensez donc à comparer le flux, et vérifiez que cela correspond à vos attentes. Il peut être bon de jeter un coup d'œil à l'échelle d'efficacité énergétique (en général c'est A, mais on trouve des B, notamment lorsqu'il y a une ampoule supplémentaire).
Mon choix
J'étais parti pour une Osram Dulux Superstar, qui a l'air très bien, mais sur les conseils d'un vendeur, je me suis orienté vers une Megaman Ingenium, qui est censée avoir un IRC supérieur, bien que plus lente au démarrage. J'ai pris un modèle 23 W tube nu, qui donne un flux de 1500 lm : après quelques minutes de chauffe, la lumière est vraiment jolie, et intense. En un mot : satisfait ! La lampe est donnée pour une durée de vie de 15 000 heures. La question de l'IRC, prétendument supérieur à l'Osram Dulux Superstar, reste à trancher : le rendu me semble très bon, mais je n'ai pas eu l'occasion de faire des comparaisons quantitatives avec l'Osram.
Commentaires
Faut pas confondre cool white et day light, ce n'est absolument pas la même chose: cool white c'est le blanc froid industriel et day light (lumière du jour) on n'en trouve pas en supermarché, seulement dans les magasins spécialisés et grossistes en fournitures électriques (et encore sur commande): avec un éclairage lumière du jour il faut qu'il soit puissant, nettement plus puissant qu'avec un éclairage jaunâtre classique sinon c'est désagréable (blafard) .L'avantage du day light c'est que les couleurs sont fidèlement restituées...Ex. j'utilise dans ma cuisine (12m²) une Osram Dulux EL de 30w et c'est juste bien niveau puissance...
température de couleur et largeur de spectre : voilà des notions importantes pour comparer les ampoules classiques et les lampes fluocompactes. Merci pour votre article intéressant ...
... et honte au journaliste des "échos", qui traite cette semaine le sujet des ampoules (toutes technos) en oubliant ces notions et aussi la notion de directivité (pour les lampes à diodes). C'est un joli fumiste !
Désolé mais calcul juste certes au sens de l'arithmétique... mais faux du point de vue physique !
Le système à considérer n'est pas l'ampoule mais a minima la pièce. Et alors, la chaleur que n'a pas produite l'ampoule à incandescence, il a été nécessaire de la compenser en grande partie ce qui annule au moins les deux tiers du gain en kWh ...
A noter que c'est d'autant plus vrai que la régulation du chauffage est performante.
La conclusion, certes pas dans la pensée unique actuelle, c'est que le surcoût des lampes dites éco est 10 fois moins efficace que l'investissement dans une régulation via un bon programmateur... et qu'en plus c'est laid, casse pied, cher et tellement lent à l'allumage qu'il faut les allumer à l'avance et qu'on ose plus les éteindre !!
La vérité est toute simple : Les incandescentes qu'Osram appelle en 98 "les irremplaçables" Page 14, sont la lumière du soleil ou la torche de nos lointains ancêtres mises sous verre. L'œil humain y est habitué depuis des millénaires, il est biologiquement formé pour. Les lampes à décharge même avec relais par substance fluorescente, ne sont pas naturelles. Quel élément créé par dieu ou la nature, qui bombardé par l'U.V émet une lumière visible....AUCUN. Les LED de même. Mais là au moins, il n'y a pas d'UV. Je suis allé me promener chez la femelle vers luisant avant fécondation. Le comble, c'est l'alim. à découpage qui rayonne toutes ces fréquences
de 27K à plus de 60KHz pénétrantes (voir dans le Catalogue Osram les blocs électroniques séparés) Un crime !
@P'tit Luc : votre raisonnement est juste... mais uniquement en hiver ! En gros 6 mois sur 12 en France, on ne cherche pas du tout à chauffer son logement... Le comble, c'est d'utiliser des lampes à incandescence conjointement à un appareil de climatisation ! De plus, de nombreux logements locatifs sont dépourvus du moindre système de régulation du chauffage (chez moi par exemple).
@TélécomPhysicien : l'œil humain « formé » à la lumière des torches, heuh... je suis sceptique ;-) Vous pourriez vous contenter de dire que le spectre de la lumière solaire est continu, alors que celui des lampes fluos et des LED est discret, ce qui, effectivement, n'est pas « naturel ». Quant aux rayonnements UV et RF, je ne nie pas qu'il y en ait, ni qu'il faille étudier leurs effets, mais ce n'est pas non plus une raison pour tomber dans le délire anti-ondes ambiant !
Je crois que ce qui me préoccupe le plus dans les lampes fluocompactes, ce sont plutôt les processus de fabrication et de recyclage, que je soupçonne d'être radicalement plus énergivores que ceux des lampes à filament.