Christophe Jacquet — Carnet — Mot-clé : Lecture

Des hackers à la bidouillabilité

Je viens de lire le livre Hackers, heroes of the computer revolution de Steven Levy. Ce bouquin, qui date de 1984, comporte quatre parties :

  1. True hackers : au laboratoire d'intelligence artificielle du MIT, à la fin des années 1950 et pendant les années 1960, les passionés de trains électriques et de réseau téléphonique découvrent l'informatique.
  2. Hardware Hackers : dans les années 1970, la Californie passe du mouvement hippie aux premiers ordinateurs personnels, et notamment l'Altair et l'Apple II.
  3. Game Hackers : au début des années 1980, la nouvelle génération découvre les premiers ordinateurs personnels, et se lance dans la création de jeux vidéos.
  4. The last of true hackers : en 1984, Richard Stallman est dégoûté de voir l'esprit hacker du labo d'IA du MIT se dissoudre dans les dollars et les sources fermées. Il venait à l'époque de lancer le projet GNU et de s'autoproclamer dernier des hackers.

Ce livre est passionnant, bien que passablement américanocentré : l'auteur semble n'être que vaguement conscient qu'il existe des contrées au-delà des États-Unis. Mais la lecture de hackers mène à diverses réflexions sur le monde d'aujourd'hui.

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Antimanuel de philosophie

Je viens de terminer l'antimanuel de philosophie de Michel Onfray. Cet ouvrage, a priori destiné aux élèves de terminale, s'adresse en réalité à quiconque veut acquérir ou réactualiser les bases de la philo. Il comprend des chapitres de « cours », ainsi que des textes de philosophes, classiques aussi bien que peu connus. Le traitement des sujets est original et impertinent : Onfray égratigne tour à tour l'institution éducative, les religions (on n'en attendait pas moins de lui), ou encore le monde politique...

Dans ce livre très agréable à lire, Onfray réussit à faire de la philo une matière vivante, essentielle même, et en aucun cas à la botte de l'ordre établi. De plus, s'adressant à des jeunes de 17 ans souvent en manque de repères, je trouve que cet ouvrage, empreint d'un formidable optimisme, est à même d'aider les ados à se construire ces repères, à attaquer leur vie d'adultes avec gourmandise et conviction. Morceau chosi :

L'irrationnel est un secours, certes, mais un secours ponctuel, car il ne tient pas ses promesses. En revanche, la raison peut être également secourable, mais plus sûrement : notamment lorsqu'elle se concentre sur la destruction des illusions et des croyances, des fictions créées par les hommes pour se consoler avec des arrière-mondes, des au-delà inventés, qui toujours dispensent de bien vivre ici et maintenant. [...] La philosophie fournit des moyens de s'approprier son destin, de se faire acteur de son existence, de se libérer des peurs inutiles et paralysantes — et non de s'abandonner, pieds et poings liés, comme des enfants, aux mythes d'hier ou d'aujourd'hui. Cessez de regarder les étoiles, votre avenir n'est inscrit nulle part : il reste à écrire — et vous seul pouvez en être l'auteur.

Et en fond sonore sur ce passage, je vous recommande la Cerise, de Matmatah :


Découvrez Matmatah!

Sur Le Corbusier

Un bon petit bouquin sur l'œuvre de Le Corbusier : Le Corbusier, l'architecture pour émouvoir de Jean Jenger, chez Gallimard. Très richement illustré, il donne un large panorama des travaux de l'architecte.

Bâtiment de Supélec à Gif-sur-Yvette

Les bâtiments de Supélec sont construits selon les « cinq points » de Le Corbusier : pilotis, toit en terrasse, plan libre, fenêtre en longueur, façade libre. Cliché personnel du 25 mai 2007, vers 7h.

Jean-Christophe Grangé

À l'automne dernier, j'ai vu au cinéma le Concile de Pierre, un film adapté d'un romain de Jean-Christophe Grangé. J'ai trouvé le film assez médiocre dans sa réalisation, mais l'intrigue laissait espérer un bon roman.

Le livre m'a laissé une bien meilleure impression que le film. Il y a clairement du suspens, mais la fin est tout de même vaseuse... Et puis je n'ai pas aimé le ton sensationnaliste parfois exagéré, le mysticisme latent, ainsi que les grosses approximations scientifiques. En résumé, ce n'est pas mal, mais je lui ai largement préféré un autre livre du même auteur, lu depuis.

Il s'agit de la Ligne noire, à l'intrigue assez astucieuse et efficace. Une sombre histoire de tueur froid et méthodique... Une fois pris dans l'engrenage de ce bouquin, plus vraiment moyen de le lâcher !

Orthographe

Je viens de terminer un polar plutôt sympathique, le chant du bouc de Chantal Pelletier (pris au hasard à la bibliothèque du quartier).

Mais trouver des fautes d'orthographe aussi grossières qu'un participe passé écrit à l'infinitif dans un bouquin publié chez NRF/Gallimard (« série noire »), cela me chiffonne au plus haut point...

Le chat du rabbin

Décapant, incisif, mais toujours tolérant : je vous recommande chaudement l'humour du chat de Joann Sfar.

Toujours dans le domaine de la « littérature », j'ai terminé une préversion de mon mémoire de thèse. Je crois que c'est râpé pour le Goncourt, mais ça fait quand-même plaisir d'en être venu à bout — pour le moment...

Dernières lectures

Au cours des dernières semaines, j'ai lu :

  • René Barjavel, Une rose au paradis ;
  • Boileau-Narcejac, Mr. Hyde ;
  • Michel Houellebecq, Les particules élémentaires.

Comme d'habitude, Barjavel nous donne à voir un monde hors du temps, hors des réalités habituelles. Curieusement, alors qu'à plusieurs reprises l'auteur se réfère à des valeurs chrétiennes bien pensantes, il semble se livrer à une étrange apologie de l'inceste. L'intrigue de Mr. Hyde est assez bien ficelée, mais le livre manque un peu de fluidité. Quant à Houellebecq, je pense qu'il serait réducteur de ne voir dans son œuvre qu'une logorrhée concupiscente. Certes, il traite de sexualité de façon particulièrment triviale, mais cela participe à sa démonstration. Car Houellebecq est un théoricien : ses histoires sont des prétextes à l'illustration de ses réflexions. L'auteur a une vision très noire de la société : délitée, individualiste à l'extrême, amorale et par voie de conséquence immorale. Pour Houellebecq, les comportements et doctrines économiques se transposent au domaine des relations humaines, amoureuses et sexuelles. Ainsi, il y aurait un communisme sexuel, qui correspondrait à la libération des mœurs des années 1970. Du côté capitaliste, la lutte des classes se voit prolongée à la sphère intime (Extension du domaine de la lutte). On peut ne pas être d'accord avec ses idées, mais je pense qu'elles méritent réflexion, et même, qu'elles reflètent une certaine réalité...

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