Christophe Jacquet — Carnet — Mot-clé : Radio

RDS Surveyor

Début septembre, j'ai publié des indications sur mes premiers essais de décodage RDS, le Radio data system, qui permet d'associer des données numériques aux flux audio des radios FM.

Aujourd'hui, je suis heureux d'annoncer la mise en ligne du projet RDS Surveyor, une plate-forme open-source de décodage du RDS, écrite en Java. RDS Surveyor sait exploiter les services de base du RDS, ainsi que certains services avancés : infos trafic TMC, radiomessagerie, et le tout nouveau Radiotexte Plus (RT+). Le projet est extensivement décrit sur son site web, qui comporte en outre une description de mon montage électronique associé.

RDS Surveyor version 0.1

N'hésitez pas à m'envoyer tous vos commentaires et suggestions. Dans les semaines à venir, le développement devrait se porter principalement sur la réalisation d'une interface graphique complète.

RDS-PS dynamique : réaction du RDS Forum

Alors que l'on assiste à une quasi-généralisation en Europe du RDS-PS dynamique (détournement de la fonctionnalité d'affichage des stations du RDS pour faire passer des textes dynamiques), et alors que l'autorisation d'expérimentation en France continue jusqu'au 31 décembre, le RDS Forum vient de publier un nouveau document précisant sa position. Ses arguments contre les détournements actuels sont les suivants :

  • La fonctionnalité PS est cruciale dans le RDS, car elle permet à l'auditeur d'identifier rapidement les stations (transmission du nom en moins d'une demi-seconde). Le PS dynamique casse cette fonctionnalité.
  • La majorité des récepteurs RDS stockent en mémoire le nom PS. Si le PS contient autre chose que le nom des stations, les mémoires sont étiquetées n'importe-comment, ce qui rend l'utilisation des récepteurs pénible.
  • De plus certains autoradios effectuent une recherche automatique, et affectent les noms des stations trouvées (PS) à des touches d'accès rapide. Encore une fois, ces touches sont étiquetées n'importe-comment avec le PS dynamique.
  • Le PS dynamique dans une voiture peut distraire le conducteur, ce qui pose d'importants problèmes de sécurité. En particulier, c'est contradictoire avec une recommandation de l'UE datant de 2007, qui porte sur la sécurité des affichages dans une voiture. D'après le RDS Forum, certains constructeurs ont d'ailleurs déjà sorti des autoradios qui coupent l'affichage en cas de réception de PS dynamique...

Le RDS Forum enjoint donc les autorités de régulation de s'assurer qu'aucune station n'utilise plus le PS dynamique. Les stations sont bien entendu incitées à cesser ces activités dès que possible et à utiliser le radiotexte (RT) en remplacement, mais une période de transition est envisagée, au cours de laquelle on recommande aux stations de ne faire varier le PS que moins de 30 secondes par minute (en moyenne). Notons cependant que si cela améliore certains points ci-dessus, cela ne résout pas fondamentalement les problèmes soulevés...

Il sera intéressant d'analyser la position du CSA suite à l'expérimentation française. Car si la solution de transition proposée par le RDS Forum correspond à peu près aux lignes directrices suivies pour l'expérimentation de 2009, il y a tout de même une différence majeure : alors que le RDS Forum propose cette solution en tant que transition vers un arrêt au plus tôt du PS dynamique, le CSA envisage éventuellement d'autoriser le PS dynamique à démarrer en France...

Décodeur RDS

Je viens de concrétiser un projet de longue date : réaliser un décodeur RDS. J'avais travaillé sur ce projet en 2001, sans aboutir, et je l'avais ensuite remis à plus tard. Voyons en quoi cela consiste, et ce qui m'a enfin permis d'avancer.

Le RDS, pour Radio Data System, permet aux émetteurs de radiodiffusion en bande FM de transmettre des informations telles que le nom de la station, des fréquences alternatives, des signaux horaires, des textes, ou encore des informations plus complexes qui permettent le basculement sur d'autres réseaux lors de la diffusion d'informations routières. D'un point de vue technique, le RDS ajoute une porteuse à 57 kHz au signal multiplexe des stations (le signal multiplexe de base est constitué du signal mono non modulé et d'un signal stéréo « différentiel » modulé en AM sur une porteuse à 38 kHz, supprimée), laquelle est modulée en amplitude, porteuse supprimée, par des symboles biphase correspondant aux bits, au débit de 1187,5 bits par seconde. Les données binaires sont structurées en « groupes » de 104 bits, composés de 4 blocs de 26 bits. Un bloc contient lui-même 16 bits de données et 10 bits qui servent à la synchronisation et à la détection/correction des erreurs. Il est possible d'acquérir la synchronisation au niveau bloc.

20090913_montage.jpg

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PS dynamique

Non ce billet ne parle pas de politique. Quoique.

PS, pour Program Service, est le nom de la fonctionnalité du Radio data system (RDS), qui vise à permettre l'affichage sur un récepteur radio du nom de la station reçue, sur huit caractères. Il s'agit donc de l'une des fonctionnalités les plus connues du RDS, avec le basculement automatique entre émetteurs lors des déplacements.

Selon la norme RDS, la fonctionnalité PS est expressément réservée à l'affichage statique du nom de la station. Des informations plus dynamiques telles que les références de l'émission ou du morceau de musique en cours peuvent être fournies via la fonctionnalité RT (radiotexte), qui permet la transmission d'un texte de 64 caractères, avec un système de gestion de la dynamicité (alternat d'un bit pour ne pas confondre deux messages successifs).

L'UER proscrit donc explicitement le détournement de la fonction PS pour la transmission d'informations dynamiques. Parmi les arguments pertinents, on peut évoquer les suivants :

  • Par défaut, un autoradio affiche le code PS, statique. Des informations dynamiques sont de nature à perturber le conducteur d'une voiture, voilà pourquoi le RT s'obtient (si disponible) en pressant sur un bouton, donc d'une façon volontaire. Si on détourne le PS, on risque de perturber les automobilistes à des moments où ils ne s'y attendent pas.
  • Le code PS est sur huit caractères. Y faire passer de longs messages nécessite de tout découper en tranches de 8 caractères, avec le risque que certaines tranches ne soient pas reçues. Par opposition, les messages RT sont longs de 64 caractères, avec défilement géré par le récepteur.
  • Si le code PS représente autre chose que le nom de la station, cela rend la recherche des stations beaucoup plus difficile. En gros, on perd l'apport du RDS pour l'identification des stations... De plus, les systèmes de mémorisation automatique vont mémoriser n'importe-quoi, par exemple des bribes de phrases ou de numéros de téléphone en lieu et place du nom des stations.

Il semble donc évident que l'utilisation du PS pour la diffusion d'informations dynamiques soit une vraie perversion du standard. Pourquoi donc s'embêter alors que le RT est là, avec toutes les fonctionnalités souhaitées[1] ? Et bien il existe un inconvénient majeur au RT : tous les récepteurs n'en disposent pas ! Cela a donc poussé de nombreuses stations à faire du PS dynamique. En Allemagne, Radio Regenbogen le fait depuis 1996. En Suisse et en Autriche, c'est actuellement monnaie courante, même sur des réseaux publics.

Qu'en est-il en France ? En 2008, le CSA a donné une autorisation d'expérimentation pour Radio Classique et Sun FM. Cette expérimentation est étendue : toutes les stations peuvent faire une demande d'expérimentation jusqu'au 31 décembre 2009. Le fait est que le PS dynamique s'est répandu comme une traînée de poudre, aussi bien en Île-de-France qu'en province. Chacun y va de ses références de morceau, de son slogan, de son numéro de téléphone, de son cours de bourse, etc.

On ne peut pas pour le moment juger ce qu'il en adviendra, même si on trouve déjà quelques commentaires des opérateurs. On peut néanmoins regretter qu'un défaut d'implémentation d'une fonctionnalité bien conçue pousse à pervertir (et donc partiellement endommager) une autre fonctionnalité d'une norme par ailleurs très bien pensée.

Pour référence : codes PI (identification de programme) et codes PS canoniques des radios françaises (tous les codes PI français sont entre 0xF000 et 0xFFFF car... F comme France...)

Notes

[1] Et même plus, avec le RT+, qui permet d'associer des métadonnées aux textes RT. Le RT+ vient d'être normalisé.

RIP Mégahertz Magazine

Mégahertz Magazine dépose le bilan. Il s'agissait de l'unique magazine radioamateur français disponible en kiosque (l'autre étant Radio REF, distribué aux adhérents du Réseau des émetteurs français).

Cela me rappelle amèrement le début des années 1990, lorsque des titres comme PC micro-informatique, ex-PCompatibles (l'autre titre majeur des éditions Soracom avec Mégahertz, tiens tiens...), ou Réponse Micro ont cessé de paraître (respectivement à la rentrée 1993 et au début 1994 si mes souvenirs sont bons). S'en étaient ensuivies plusieurs années de désert dans le paysage de la presse informatique francophone : il a fallu attendre 1998 et le mouvement impulsé par le logiciel libre pour que de nouveaux titres techniquement intéressants apparaissent, notamment Linux Magazine et quelques autres.

Certes, des sites techniques existent sur Internet, mais lorsqu'une revue disparaît, cela va toujours dans le sens de l'appauvrissement de la société, sur les plans technique, culturel et intellectuel.

Vrac

Antisèche pour l'examen radioamateur

Je viens de mettre en ligne une petite fiche sur l'examen radioamateur. C'est un pot-pourri de choses à savoir, à la fois en réglementation et technique. Je l'ai utilisée pour mes révisions ; puisse-t-elle être utile à d'autres ! Je ne garantis en rien son exactitude, mais je lirai volontiers tous vos commentaires et correctifs.

Radioamateur

Aujourd'hui, je suis allé passer l'examen d'opérateur radioamateur de classe 1 (réglementation, technique radio et télégraphie en morse). Mon examen s'est très bien passé, et j'incite tous ceux qui ont « à peu près les connaissances » et qui sont intéressés par la radio et/ou l'électronique à faire ce petit effort.

Toutes les documentations et outils utiles sont en ligne, notamment :

Que les auteurs de ces outils soient remerciés pour leur très bon travail. De mon côté, je mettrai en ligne quelques documents personnels lorsque j'en aurai le temps. Merci également à F5UMU (Papa !) et F5HLA pour m'avoir donné envie de le passer.

Quelques mots sur l'épreuve. Les modalités de passage sont maintenant très datées : examen sur Minitel (connexion via 3614 AMAT), impression du certificat provisoire par une imprimante Minitel sur du papier en continu à bandes caroll, texte morse en clair qui parlait de l'organisation des secteurs des disquettes DOS. So 1980...

Côté questions, rien de bien méchant. Pas de question sur les départements autorisés en 50 MHz (tant mieux !), mais certains thèmes classés hors-programme par le cours de F6KGL/F5KFF sortent : j'ai notamment relevé deux questions sur le montage non inverseur à ampli op.

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