Tristan Nitot signe aujourd’hui un billet intéressant sur la fin du pétrole, dont je partage globalement le point de vue. Ce qui me donne l’occasion de rebondir…
À l’heure où le prix du pétrole atteint des sommets, les différentes corporations touchées réclament du gouvernement des solutions. Céder serait une grave erreur, car il n’y a pas de solution, du moins pas dans le sens où l’entendent les représentants desdites corporations. Toute soi-disant solution ne sera qu’un artifice qui cachera la réalité (ère du pétrole cher et besoin profond de réorganiser la société de façon plus harmonieuse avec l’environnement), avec plusieurs effets pervers :
Dans le domaine des transports, qui peut encore prétendre que le transport routier à grande distance n’est pas une aberration ? Certes, les camions sont irremplaçables pour la desserte locale, mais ils n’ont aucune pertinence pour le fret interrégional. Imaginez qu’un seul train de 40 wagons transporte autant qu’une centaine de camions[1]… Au final, un train consomme 23 g de CO2 par tonne-kilomètre, contre au mieux 84 g/tkm pour un camion (dans le cas d’un 36 t)[2].
Aujourd’hui, l’UNOSTRA demande « des actes » pour aider le transport routier. Un vrai acte courageux, ce serait justement de ne pas céder, comme d’habitude, au lobby routier, mais plutôt de se lancer dans une transition rapide au fret ferroviaire, voire à une réduction pure et simple du fret. Bien entendu, cela entraînera de profondes modifications socio-économiques du secteur des transports, une bonne partie des salariés du transport routier devant se reconvertir, notamment dans le ferroviaire. Cela fera des mécontents, certes, et on les comprend. Néanmoins, avoir un programme sérieux pour l’avenir plutôt que de parer au plus pressé, cela s’appelle le courage politique…
[1] Communiqué de la SNCF, septembre 2007.
[2] The Greens – Newsletter de juillet 2007. Chiffres plus détaillés et légèrement différents sur le Rapport EcoTransIT de juillet 2005
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