Accéder à Internet ne coûte pas grand chose : un abonnement DSL coûte 30 euros par mois, et il est partageable entre un nombre raisonnable d’utilisateurs grâce à un simple point d’accès WiFi. Il me semble donc normal de considérer l’accès à Internet comme une commodité, comme l’eau ou l’électricité. En effet, à l’hôtel ou en location de vacances, l’eau et l’électricité sont comprises à volonté dans le coût de la location, car d’un coût très faible. De même, dans les lieux publics ont peut la plupart du temps accéder gratuitement à des toilettes, un lavabo ou même une prise électrique.
Certains ont très bien compris que l’accès à Internet est de même nature. L’accès est gratuit de nombreux hôtels, bibliothèques, cafés, offices du tourisme. D’autres pratiquent des tarifs acceptables : aux États-Unis, la chaîne Motel 6 facture l’accès $2,99 pour 24 heures. Acceptables mais pas pour autant bon marché : le coût de la ligne DSL est compensé dès une dizaine clients-nuits par mois, et malgré le coût d’installation, d’entretien et de renouvellement des équipements, on devine de bien juteuses marges…
Je trouve donc le coût d’accès chez Motel 6 cher, mais hélas, dans de nombreux autres lieux, il s’agit véritablement de vol qualifié : l’accès est facturé plus d’un euro par heure (voire plusieurs euros par heure). C’est le cas notamment dans les hôtels du groupe Accor, chez Aéroports de Paris, les aires d’autoroute, et même de certains cafés et bibliothèques. Et le pire dans ces cas-là, c’est l’air candide et sûr d’eux des employés qui vous annoncent un tarif ahurissant, sans se rendre compte des énormités qu’ils profèrent.
Le cas d’école de ce type de comportement aberrant est celui des offices du tourisme des stations de vacances. Il s’agit en général d’un petit bâtiment, facilement couvert par un seul point d’accès WiFi. Le coût de fonctionnement est donc très précisément 30 euros par mois : au pire, il suffit à la municipalité de souscrire un abonnement DSL, et d’installer la box WiFi de l’opérateur dans le bâtiment. Et plus probablement, un point d’accès WiFi relié à la ligne Internet professionnelle utilisée par ailleurs serait encore moins cher. Pour une nuit où la station accueille 1000 personnes, fournir un accès WiFi revient donc à prélever 0,03 centime sur chaque taxe de séjour pour permettre à quiconque d’avoir un accès d’appoint…
Ainsi, Tignes (Savoie) propose un accès Internet à l’office du tourisme, mais via l’offre payante d’Orange, une véritable escroquerie. Cauterets est encore pire : l’office du tourisme vous renvoie vers la bibliothèque (pas de WiFi mais ordinateurs publics à un coût prohibitif et à des heures particulières) ou deux cafés/restaurants dans lesquels l’accès est à payer en sus des consommations (3 euros par heure) ! Comme si toute la station s’était entendue pour que la tonte du touriste soit totale… Bon point pour Chamonix où l’office du tourisme propose un accès gratuit (24h/24 car accessible depuis son esplanade).
Pour ma part, mon opinion est faite : l’accès Internet est une commodité, et il est hors de question de payer un fournisseur à un prix prohibitif. J’appelle tout le monde à faire de même. Mieux, je suggère le boycott complet des établissements qui demandent un surcoût pour utiliser le WiFi (j’évite ainsi les restaurants qui proposent du WiFi payant, même si je n’ai aucune intention de m’y connecter).
HTML5 valide ? © Christophe Jacquet. ✍ Contact. Mentions légales.