Non ce billet ne parle pas de politique. Quoique.
PS, pour Program Service, est le nom de la fonctionnalité du Radio data system (RDS), qui vise à permettre l’affichage sur un récepteur radio du nom de la station reçue, sur huit caractères. Il s’agit donc de l’une des fonctionnalités les plus connues du RDS, avec le basculement automatique entre émetteurs lors des déplacements.
Selon la norme RDS, la fonctionnalité PS est expressément réservée à l’affichage statique du nom de la station. Des informations plus dynamiques telles que les références de l’émission ou du morceau de musique en cours peuvent être fournies via la fonctionnalité RT (radiotexte), qui permet la transmission d’un texte de 64 caractères, avec un système de gestion de la dynamicité (alternat d’un bit pour ne pas confondre deux messages successifs).
L’UER proscrit donc explicitement le détournement de la fonction PS pour la transmission d’informations dynamiques. Parmi les arguments pertinents, on peut évoquer les suivants :
Il semble donc évident que l’utilisation du PS pour la diffusion d’informations dynamiques soit une vraie perversion du standard. Pourquoi donc s’embêter alors que le RT est là, avec toutes les fonctionnalités souhaitées[1] ? Et bien il existe un inconvénient majeur au RT : tous les récepteurs n’en disposent pas ! Cela a donc poussé de nombreuses stations à faire du PS dynamique. En Allemagne, Radio Regenbogen le fait depuis 1996. En Suisse et en Autriche, c’est actuellement monnaie courante, même sur des réseaux publics.
Qu’en est-il en France ? En 2008, le CSA a donné une autorisation d’expérimentation pour Radio Classique et Sun FM. Cette expérimentation est étendue : toutes les stations peuvent faire une demande d’expérimentation jusqu’au 31 décembre 2009. Le fait est que le PS dynamique s’est répandu comme une traînée de poudre, aussi bien en Île-de-France qu’en province. Chacun y va de ses références de morceau, de son slogan, de son numéro de téléphone, de son cours de bourse, etc.
On ne peut pas pour le moment juger ce qu’il en adviendra, même si on trouve déjà quelques commentaires des opérateurs. On peut néanmoins regretter qu’un défaut d’implémentation d’une fonctionnalité bien conçue pousse à pervertir (et donc partiellement endommager) une autre fonctionnalité d’une norme par ailleurs très bien pensée.
Pour référence : codes PI (identification de programme) et codes PS canoniques des radios françaises (tous les codes PI français sont entre 0xF000 et 0xFFFF car… F comme France…)
[1] Et même plus, avec le RT+, qui permet d’associer des métadonnées aux textes RT. Le RT+ vient d’être normalisé.
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