Fin août dernier, je rentrais de la conférence INTERACT 2009 sur l'interaction homme-machine, lorsque j'ai été justement confronté à un problème ergonomique criant à l'aéroport de Stockholm-Arlanda.

Ce problème porte sur certaines bornes d'auto-enregistrement d'Air France. Certaines bornes ont été conçues spécifiquement à leurs conditions d'utilisation (debout, dans un aéroport), mais celles qui m'intéressent ici ne sont rien d'autre qu'un PC avec Internet Explorer et une version intranet du site web d'Air France, ce qui conduit notamment aux horreurs suivantes :

  • Un site web est fait pour être lu et parcouru confortablement installé à un bureau. La taille des textes, la taille des liens à cliquer ne sont en aucun cas adaptées à une utilisation dans les conditions inconfortables d'un comptoir d'enregistrement.
  • Le site présenté est exactement identique au site diffusé sur Internet, ce qui fait qu'il faut répondre à des questions du type : « Imprimer la carte d'embarquement maintenant, ou bien la retirer à l'aéroport ? ». Juste stupide.
  • À la fin, lors de l'impression de la carte, le PC lance tranquillement Acrobat Reader, et vous devez à la main aller choisir la commande Print, sélectionner l'imprimante et lancer l'impression. Une feuille A4 tombe alors à vos pieds (!). Après l'avoir ramassée, il vaut mieux penser à effacer manuellement le fichier PDF temporaire si vous tenez à votre vie privée.

Autant dire que les concepteurs de cette machine ne se sont pas foulés. On a ici un exemple typique d'un objet qui n'a été conçu ni pour la tâche à effectuer (choix non pertinents), ni pour l'environnement d'utilisation (on est dans un aéroport, pas dans son bureau), ni pour les utilisateurs (un voyageur n'a pas à être préoccupé de fichiers, de commande imprimer, ou d'Acrobat Reader). Il s'agit juste d'un ratage complet. Bravo.